Cas mortels de méningite : 7 questions pour mieux comprendre cette maladie

  30 Janvier 2018    Lu: 4312
Cas mortels de méningite : 7 questions pour mieux comprendre cette maladie
Alors que trois cas mortels de méningite ont été signalés en janvier en France, les autorités sanitaires se veulent rassurantes.

Vendredi, la méningite a fait une nouvelle victime : une petite fille de deux ans et demi est décédée vendredi à l’hôpital d’Évreux (Eure). Depuis début janvier, c’est la troisième personne à succomber à cette maladie, après un étudiant de 23 ans à Dijon et une collégienne de 13 ans à Amiens.

En Gironde, un cas s’est déclaré à Saint-Quentin-des-Barons. Le malade, un enfant de 5 ans, a pu être pris en charge à temps et sauvé. L’inquiétude suscitée par ces cas de méningite a fait naître la crainte d’une épidémie en France, tandis que plusieurs campagnes de vaccinations ont été lancées pour endiguer sa diffusion.


Il s’agit pourtant d’une maladie qui reste relativement rare dans l’Hexagone et qui n’est pas systématiquement dangereuse. Explications. 

Qu’est-ce que la méningite ?
La méningite est une maladie infectieuse qui se caractérise par "une inflammation des méninges, les fines membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière", d’après l’Organisation Mondiale de la Santé.

Il faut distinguer deux types de méningites : la virale, qui présente peu de risques, et la bactérienne, plus grave, causée par le méningocoque.

La méningite bactérienne guérit assez facilement avec un traitement antibiotique, mais c’est une vraie urgence, qui devient mortelle si elle n’est pas soignée très rapidement.

Est-on face à une épidémie ? 
Selon l’OMS, la France n’est pas en situation d’épidémie. Cependant, l’organisme de santé note qu’il peut exister des foyers localisés (un quartier, une ville, voire même un département). 

Il y a environ 8 000 cas de méningite chaque année en France, dont 2 000 formes aggravées, explique Santé publique France. D’après les Agences Régionales de Santé (ARS), le risque de méningites à méningocoques reste "relativement faible" en France. 

Quels sont les symptômes de la méningite bactérienne ?
Les symptômes de la méningite peuvent être confondus avec ceux de la grippe : forte fièvre, violents maux de tête…

Deux symptômes peuvent néanmoins mettre la puce à l’oreille du malade : des vomissements spécifiques, dits "en jet", et une raideur de la nuque. 

Comment la reconnaître à coup sûr ? 
En cas de doute, il ne faut pas hésiter à se présenter aux urgences.

Une ponction lombaire permet d’établir un diagnostic certain : avec une longue aiguille, le médecin prélève un peu de liquide céphalo-rachidien entre deux méninges. S’il est purulent, il s’agit d’une méningite bactérienne. 

Est-elle contagieuse ?
La méningite bactérienne est très contagieuse. 10% de la population mondiale est porteuse de la bactérie méningocoque, d’après l’OMS. Pour la majeure partie, il s’agit de porteurs sains.

Cette maladie se transmet par la salive (toux, éternuements, sécrétions respiratoires…). Pour éviter que des porteurs sains transmettent sans le savoir la maladie, toutes les personnes ayant été en contact avec un malade infecté par la bactérie doivent se voir prescrire des antibiotiques. 

Des campagnes de vaccinations locales sont souvent déclenchées en parallèle pour endiguer la maladie.

Pourquoi en a t-on aussi peur ?
Sur près de 500 cas par an, 10% sont mortels malgré le traitement, rapporte l’OMS. "Sans traitement par contre, la maladie est mortelle", explique Muhamed-Kheir Taha à 20 Minutes.

Certaines formes sont dites "foudroyantes" : elles tuent en quelques heures et sont résistantes aux antibiotiques. Cela arrive dans un cas sur dix, d’après l’AFP.

C’est le cas de la méningite dramatique de Dijon, qui était provoquée par la réapparition dans la région d’une souche bactérienne "fulminante", particulièrement dangereuse et résistante. 

Qu’en est-il de la vaccination ? 
Le vaccin contre la méningite n’est pas obligatoire, mais il est fortement recommandé. Il protège contre les formes de méningites à ménogocoques C, la plus mortelle, et est efficace à 90%. 

Il est partiellement remboursé par la Sécurité sociale. 


Tags: méningite   


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